Dominique Coffignier - Biographie / Biography



Même si on éprouve de l’attirance pour les inclassables, les autodidactes, les artistes à forte personnalité ou identité, on bute quelque peu sur Dominique Coffignier. Car malgré la fascination que peut exercer son travail sur le regardeur, il est très difficile d’en faire une analyse ou d’identifier ce qui tend l’œuvre et la démarche. Là est certainement la spécificité de Dominique Coffignier: tout ce qui est à voir est sur la toile. Pas de discours annexe, pas de projet conceptuel invoqué mais une force et une puissance que peu d’artistes peuvent prétendre atteindre.

L’homme, comme l’œuvre cédant difficilement à un abord global, il est plus probant pour les cerner de recourir à des regards croisés. Une approche fractionnée en quelque sorte.

Dominique Coffignier jeune artiste parisien :

Né en 1956 à Paris, il établit son atelier à la fin des années 70 à la Bastille. A l’époque le quartier, qui n’est pas encore devenu cet archétype«Bobo», peuplé par une bourgeoisie «émergente» en quête d’authenticité populaire parisienne, foisonne de centaines d’ateliers comme le sien. La crise de1991 mettra fin à cette effervescence artistique et la plupart de ses acteurs ne se remettra pas du choc. Toujours bien inspiré, Dominique Coffignier n’avait pas attendu l’orage pour fuir Paris. Dès 1981 il migrait vers la Drôme où il réside depuis.

Dominique Coffignier amateur éclairé d’art africain :

C’est un  passionné de l’Afrique, aussi bien des paysages, des modes de vie, des populations que de cet art qualifié aujourd’hui de premier. Il y effectue de fréquents voyages, fréquente  assidûment certaines galeries spécialisées et possède quelques pièces de très belle facture.

Dominique Coffignier collectionneur :

C’est également un collectionneur averti d’artistes contemporains de renom pour qui César, Clavé, Marfaing, Rebeyrolle, Tapies, Velickovic et quelques autres ont peu de secrets. Eclectique, les œuvres qu’il possède proviennent directement des ateliers, de galeries réputées ou même de salles des ventes.

Dominique Coffignier commissaire d’exposition :

Son expertise du marché, tant au niveau des artistes que des lieux où se procurer les œuvres a conduit la Mairie de Montélimar à le solliciter pour organiser quelques expositions de prestige pour la ville. Son entregent auprès de grands marchands, d’artistes ou de leurs ayant droits, de collectionneurs célèbres a fait de chacune de ces manifestations un succès.

Dominique Coffignier intercesseur de sa propre carrière :

Sa connaissance du marché, de ses rouages et de ses acteurs ont fait de lui un artiste indépendant du circuit marchand habituel. Ses «exposants» sont plus souvent des gros collectionneurs de ses œuvres, des marchands d’art africain, des musées, des centres d’art que des galeries commerciales traditionnelles. Comme nul n’est prophète en son pays, ces principaux commanditaires se trouvent en Belgique, en Suisse, en Catalogne et très prochainement au Japon où une galerie s’occupe désormais de le faire connaître sur ce marché.

Aborder son travail en fonction des diverses facettes de l’homme et de ses influences permet de mieux le cerner. D’apprécier son intransigeance dans la conduite de son œuvre. De comprendre son indépendance vis-à-vis des écoles et des modes. Certes de l’école espagnole il a retiré le goût pour les collages, l’utilisation du carton, du papier, du sable ; l’inclusion de bois, de résines, de matériaux divers. Sa peinture a tour à tour de l’épaisseur, de l’onctuosité, de la rugosité. Elle appelle à être touchée. Mais la matière, aussi riche et aussi travaillée soit-elle, ne suffit pas à elle seule à expliquer la fascination que l’œuvre procure au regardeur. Elle ne sert qu’à exprimer, à traduire l’idée directrice qui la sous-tend. Elle donne vie à un monde en fusion, à l’état originel, dans toute la force de son expansion. Ici le medium ne se compose plus simplement de liant et de pigments sortis d’un tube ou d’un pot mais forme une sorte de magma qui dans sa coulée incorpore d’autres matériaux, bois, sable, résines qui perdent alors leur entité pour se fondre dans un tout de peinture. Chez Dominique Coffignier les couleurs, les formes ne luttent pas entre elles ; elles glissent naturellement là où elles trouvent un lit, disparaissent et ressurgissent au hasard des passages découverts. Des nappes entières de matière charrient les obstacles que l’artiste oppose à leur passage et telles de la lave ne s’immobilisent qu’une fois leur énergie épuisée. Mais toutes ces éruptions présentent toutefois des temps d’accalmie ; et de cette sérénité toute relative surgissent des aplats mais aussi des masques, des totems, toute une série de signes évoquant les fureurs précédentes, les peurs qui y sont associées et l’illusoire désir de les conjurer ne serait-ce qu’en nommant

Even if we are attracted to unclassifiable, self-taughts, strong personality or identity artists, we’re a little halted by Dominique Coffignier. Because in spite of the fascination that his work can produce on the watcher, it is very difficult to make an analysis of it or to identify what guides the work and its approach. Here is certainly the specificity of Dominique Coffignier: what you see (on the canvas) is what you get. No annex speech, no conceptual project put forward, but a force and a power that few artists can claim to reach.

As it is difficult to have a general overview of the man as much as of his work, it is more convincing to use different ap-proaches in order to understand both of them. A split approach somehow.

Dominique Coffignier young Parisian artist :

born in 1956 in Paris, he sets up his workshop at the end of the 70s in the Bas-tille area. At that time the area, which has not yet become typically «Bobo », is populated by an «emergent» bourgeoisie in search of Paris working-class authenticity, and hosts hundreds of workshops like his. The 1991 crisis will put an end to this artistic excitement and most of its actors will not recover from the shock. Always well inspired, Dominique Coffignier had not waited for the storm to flee Paris. As early as 1981 he had migrated to the Drôme where he lives since.

D. Coffignier African art enlightened amateur :

he is passionate about Africa, its landscapes as much as its ways of life, peoples and this art that is qualified today as primal. He frequently travels there, visits regularly specialized galleries and has got some very well done pieces.

Dominique Coffignier collector :

he is also a fine collector of well-known contemporary artists, and for him Caesar, Clavé, Marfaing, Rebeyrolle, Tapies, Velickovic and some others have few secrets. Eclectic, the pieces he owns come directly from the workshops, from renowned galleries or even from auction halls.

Dominique Coffignier exhibition curator :

his market expertise, both for the artists and the places where to get their work drove the City Hall of Montélimar to ask him to organize some prestigious exhibitions for the city. His ability to socialise with  great traders, artists or their legal successor, or famous collectors made each one of these demonstrations a success.

D. Coffignier intercessor of his own career :

his knowledge of the market, its wheels and its actors made him inde-pendent from the usual trade circuit. His «exhibitors» are more often big collectors of his works, African art sellers, muse-ums, art centres than traditional commercial galleries. As no man is a prophet in his own country, these main art com-missioners are in Belgium, in Switzerland, in Catalonia and very soon in Japan where a gallery is, from now on, taking care of making him known on this market.

Approaching his work through the different facets of the man and his influences allows understanding it better. Appreci-ating his intransigeance in the realization of its work. Understanding his independence towards schools and fashions. Indeed from the Spanish school he kept his taste for collages, use of cardbox, paper, and sand; the inclusion of wood, resins, and different materials. His painting has alternately thickness, unctuousness, roughness. It asks to be touched. But the material, however rich and worked out, does not explain by itself the fascination the work provokes on the watcher. It is only here to translate the guiding idea that underlies the piece. It brings life to a world in fusion, in the original state, in the full strength of its expansion. Here the medium no longer merely consists of binder and pigment out of a tube or pot but creates a kind of magma, which in its flow incorporates other materials, wood, sand, resins. These materials then lose their entity and blend into a whole painting. With Dominique Coffignier colours and shapes do not fight each other; they slide naturally to where they find a bed, go and reappear as they discover random passages. Whole layers of material carry the obstacles that the artist puts on their way and, like lava, only rest once their energy is exhausted. However all these erup-tions sometimes go quiet; and from relative serenity arise flat tints, masks, totems, a whole series of signs evoking the previous furies, the fears associated with them and the illusory desire to avert them, be it by naming the forces that generate them.