Gérard Eppelé - Biographie / Biography



L’oeuvre et le parcours artistique de Gérard Eppelé se situent radicalement hors des sentiers battus. Tel le personnage récurent qui sillonne la presque totalité de ses oeuvres, Gérard Eppelé parcourt le monde, jette sur lui un regard étonné, essaye de le comprendre et assiste, médusé, au destin tragique des hommes. Cela fait maintenant quelques temps que cette «promenade» a commencé. Né à Cherbourg en 1929, Gérard Eppelé suit sa famille au Maroc pendant une dizaine d’années. Il revient en France en 1942 et, après avoir entrepris puis abandonné des études dans un collège technique, il entre aux Beaux- Arts de Toulouse. Il y fera deux courts séjours en 1946 et 1948. Obligé de séjourner dans un sanatorium, il se met à travailler le dessin et réalise une série de portraits de ses compagnons de séjour. Il passe ensuite deux années à Aubusson à l’Ecole nationale de tapisserie et intègre en 1952 le milieu du cinéma en tant que peintre décorateur. Il travaille essentiellement dans l’équipe de Max Douy pour des metteurs en scène comme Jean Renoir (Elena et les hommes), Claude Autan- Lara (Marguerite de la nuit, La traversée de Paris), Luis Buñuel (Cela s’appelle l’aurore), Jules Dassin (Le christ recrucifié). Il délaisse alors quelque peu la peinture. Contraint de s’arrêter pour des raisons de santé, il s’installe en 1959 à Vence dans le sud de la France où il recommence à peindre et à dessiner. Là se produit une rencontre décisive avec Jean Dubuffet qui le prend comme assistant et lui permet de faire sa première exposition en 1960 à la galerie Alphonse Chave à Vence. Depuis cette date il n’a cessé de peindre, de dessiner, de sculpter et d’exposer tout en menant, de 1964 à 1992, une carrière parallèle d’enseignant aux Arts décoratifs de Nice et à la Villa Arson. Il a également été sollicité de nombreuses fois par le Ministère des Affaires Etrangères pour promouvoir la culture française au travers d’expositions et de conférences universitaires. Il définit lui-même sa peinture comme «une des images de l’homme, une quête pour idéaliser l’être et formuler avec persévérance la question existentielle». Pour mieux cerner son travail on peut se référer à une interview réalisée par Jean Rouaud, prix Goncourt 1990 :

- «Quelle est votre passion Monsieur Eppelé ?»

- «Regarder la mémoire».

En 1991, dans l’avant-propos du catalogue de l’exposition « Le Roman Peinture » le même Jean Rouaud développait l’image et résumait la démarche de Gérard Eppelé en quelques phrases qu’il suffit de reprendre car leur pertinence n’a pas été affectée par le temps.

-«Comment va Eppelé ?  Comme tout le monde, il va : c’est-àdire d’un point de sa vie à un autre, selon une très ancienne loi de la nature qui veut qu’on s’en remette au temps. De ce diktat du temps, on ne se remet pas. Tout oeuvre d’art digne de ce nom dit cela. Et c’est pourquoi Eppelé dignement signe. Et persiste.».

«Eppelé peint en avant de lui-même, comme ses hommes pressés fuient de-vant l’inexorable poussée du temps. Ses personnages le précèdent. Ils vieillissent à quelques années devant lui.».

«Eppelé dame le temps devant lui comme il prépare ses tableaux : avec prudence et minutie comme on avance sur un terrain miné.». 

Au travers de ses personnages il est «l’acteur de tous les théâtres, le protagoniste de tous les drames, le héros de tous les romans.».

Gérard Eppelé’s work and artistic history are radically off the beaten track. Like the recurring character who walks across most of his works, Gérard Eppelé wanders around the world, casts on it an surprised glance, tries to understand it and attends, astonished, the tragic fate of men. This «walk» started some time ago already. Born in Cherbourg in 1929, Gérard Eppelé follows his family to Morocco during around ten years. He returns to France in 1942 and, having started then given up studies in a technical college, he enters Toulouse University of Fine Arts. There he spends two short periods, in 1946 and 1948. Having to stay in a sanatorium, he starts drawing and realizes a series of portraits of copatients. He then spends two years in Aubusson at the National School of Tapestry and in 1952 enters the world of cinema as painter decorator. He works mostly in Max Douy’s team for directors as Jean Renoir (Elena and the men), Claude Autan-Lara (Marguerite of the night, The crossing of Paris), Luis Buñuel (It is called the dawn), Jules Dassin (The recrucified Christ). He then neglects a little painting. Forced to stop for health reasons, he settles down in 1959 in Vence in South of France where he starts again painting and drawing. There occurs a decisive meeting with Jean Dubuffet who takes him as his assistant and enables him to make his first exhibition in 1960 at the gallery Alphonse Chave in Vence. Since this date he has not stopped painting, drawing, sculpting and exposing while at the same time leading, from 1964 till 1992, a parallel career as a teacher at the school of Decorative Arts of Nice and at the Villa Arson. He was also sought many times by the Ministry of Foreign Affairs to promote the French culture through exhibitions and university lectures. He himself defines his painting as «one of the images of man, a quest to idealize the being and formulate with perseverance the existential question». In order to understand better his work we can refer to an interview realized by Jean Rouaud, 1990 Goncourt award:

- «What is your passion Mister Eppelé ?»

- «Looking at the memory».

In 1991, in the foreword of the exhibition catalog «The Painting Novel» the same Jean Rouaud developed the image and summarized Gérard Eppelé’s method with a few sentences which it is enough to quote as their relevance has not been affected by time.

«How is Eppelé going ? As everybody, he is going: that is to say from one point in his life to another one, according to a very ancient law of nature that makes us surrender to time. From this diktat of time, we do not recover. Every piece of art worth the name says it. And that is why Eppelé signs with dignity. And persists. ».

«Eppelé paints ahead of himself, like his rushing men flee in front of the inexorable pressure of time. His characters precede him. They get older by a few years ahead of him.».

«Eppelé grooms the time in front of him as he prepares his paintings : with caution and attention like we move on a mined ground.».

Through his characters he is «the actor of all the theaters, the protagonist of all the dramas, the hero of all the novels.».


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