Philippe Gaillard

 

« Trois têtes »




Philippe Gaillard

« Trois têtes »

Huile sur papier d'emballage alimentaire, marouflé sur bois de récupération – 1995 – 104 cm de haut

Pas de signature

Provenance : atelier de l'artiste

Oil on food packaging paper, mounted on wrecked wood - 1995 - 104 cm high

Unsigned

Origin : artist's studio


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Le mot du marchand

Philippe Gaillard est un artiste marginal, inclassable, hors normes. Il travaille quasi exclusivement à partir de matériaux de récupération. Les châssis de ses œuvres sont constitués de bois de palettes désossées grossièrement assemblés, les toiles proviennent de vieux draps, de chemises, de sacs d’emballage sur lesquels il maroufle du papier, issu aussi bien de sachets d’emballage pour fruits et légumes que d’enveloppes postales. Cette particularité permet à ses collectionneurs de découvrir parfois une partie de sa vie, en l’occurrence ses correspondants, ses fournisseurs, ses lectures, son adresse. Avec ces éléments il crée des installations, des images, des sculptures, dont aucune ne rejoint véritablement la définition classique du genre. Il les nomme : « journaux encollés », « totems », « retables » et les intitule par séries : « les étreintes », « les enlacements » « les technomaoïstes » etc. C’est à un voyage au gré de ses enthousiasmes, de ses obsessions, de ses emportements, qu’il convie le regardeur. Mais tout n’est pas uniquement dû à un manque de moyen. Le bric et le broc de la construction des supports montre le peu d’importance que ce dernier revêt pour l’auteur en regard de ce qui y est exprimé. Quand un accident survient du fait de la fragilité du papier il ne restaure pas, il colmate, en collant un simple « sparadrap », lequel le plus souvent n’absorbe pas la couleur de manière identique et forme comme une sorte de cicatrice. On se retrouve ainsi très proche des objets rituels africains, de leur présence et de leur magie. C’est dans cette prépondérance de la fonction sur la façon que se tient probablement la force des œuvres de Philippe Gaillard .

Word from the merchant

Philippe Gaillard is a marginal artist, unclassifiable, out of the ordinary. He works almost exclusively with recycled materials. The frames of his works are made of roughly assembled boneless pallet wood, the canvases come from old sheets, shirts, packaging bags on which he glues papers coming as well from packaging bags for fruits and vegetables than postal envelopes. This distinctive feature allows its collectors sometimes to discover part of his life, in this case his correspondents, his suppliers, his readings, his address. With these elements he creates installations, pictures, sculptures, none of which really joins the classic definition of the genre. He calls them "journaux collants", "totems", "retables" et names them as series: "les étreintes", "les enlacements" "les technomaoïstes"  and so on. It is to a voyage according to his enthusiasms, his obsessions, his rages, that he invites the viewer. But not everything is due to a lack of means. The odds and ends of the supports' construction show the little importance that these ones have for the author compared to what is expressed there. When an accident occurs because of the fragility of the paper he does not restore it, he clogs it, sticking a simple "plaster" on it, which one most often does not absorb the color identically and forms a kind of scar. We are thus very close to African ritual objects, their presence and their magic. It is in this preponderance of the function upon the manner that the strength of Philippe Gaillard's artworks probably lies.


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